plateau de sushis devenu champ de ruines où dizaine de grains de riz se battent en duel. même bu jus de litchi offert et le fond de sauce dans le petit bol, mais pas tout recraché, Gigi. les herbes qu'on roule et qu'on inhale pour couper la faim, faire taire les petites voix. subterfuge éloigne crises et garde bouchons sur goulots. y a quand même petit bonhomme qui se balade dans un coin de caboche, qu'il y vente, que la mer soit calme ou qu'il y flotte. finit toujours par se frayer chemin, remonter le cours de la pensée. faut dire que quand questions de Schtroumpfs et autres bizzareries se perdent en pixels, finissent toujours par trouver réponse. alors on s'habitue, et on n'attend même plus d'être embrumée pour se donner bonne conscience. jjuste envie de lui dire des trucs, et de voir le blase pourri qu'on lui a trouvé illuminer l'écran du téléphone. quand il dit ouais demain s'enfonce dans son peignoir et boude un peu pour elle même puisque de toute façon personne ne voit, starlette. le caprice qui poindrait presque le bout de son nez. non tout de suite maintenant je veux. mais Kaiser pas joujou. se commande pas sur appli pour être déposé sur le pas de la porte. Kaiser garçon. Kaiser garçon Hilton. hein ? Kaiser garçon Hilton vélo. kaboum. petons sautent dans chaussons, abandonne cul de joint dans cendrier qui dort sur bord de fenêtre grande ouverte, glisse badge estampillé Hilton Suites dans la poche et claque porte pour dévaler marches trois par trois. chignon culbute tellement sur le sommet du crâne que chouchou se fait catapulter et vole vole crinière entre étage trois et deux. arrivée au premier, se penche par dessus la rambarde, au cas où. champ de vision clear de quoi que ce soit qui dénote dans le paysage. à moins que ce ne soit un bout de pneu qu'on aperçoit au bas des marches ? hop hop hop dernière ligne droite dans l'escalier, intrus en ligne de mire, ça fait danser un peu dans le bidon. on pensait presque s'être fait avoir comme une bleue, trouver le hall désert et puis non. l'est bien là, avec sa casquette vissée sur la pelouse blonde qui continue de pousser en dessous. le sweat avec le noeud de capuche encore intact. le contient bien mal, le sourire qui s'accroche sur son minois aux yeux rougis, Gigi. intercepte bodyguard endimanché qui s'en allait rouspéter, dit il savait pas pour le vélo il est avec moi désolée, brandit le sésame qui leur donne le droit de déambuler et tire visiteur par la manche jusqu'aux ascenseurs, l'aide un peu à garer son bolide dedans. sait pas si c'est la weed, mais y a conversation qui tourne en boucle comme musique de fond. presse étage quatre et remercie soudain la bicyclette qui se tient entre eux, qui l'empêche de faire plus que tirer sur le fameux lacet qui lui fronce le col. flanque tes mains dans tes poches Gigi, voooooilà. - ça a bien changé le room service ici. ding fait la boîte mécanique arrivée à destination.

y’a peau du pouce qu’a subit bêtises. où mots ont pas de réflexion et sont lancés comme roches dans l’eau. tu l’as insultée. normalement, t’aurais pas eu un poil qui se serait dressé à l’idée. mais y’a l’impression que gigi mérite pas tant de venimosité. gratuité. mérite strass et bouffon à ses pieds. pas être écrasée sous semelle d’acier et manque d’humanité. respect, c’pas encore gagné. pas assez d’jetons pour repêcher dans la machine. rattrape de justesse la balle perdue à tout jamais sous l’lit. r’place mille fois la casquette, passe paume moite sur visage qui prend en chaleur. papa ouvre la porte du garage et demande ce que tu cherches au sol. répond tes couilles, truc similaire et te relève pour attraper la bicyclette. pensait que t’allais dormir là ton vieux. bonne tape sur l’épaule et dit reviens, mais m’attend pas. reviendra si t’es pas un homme. ou si tu t’écoutes pas. parce que t’attend pas à demain. grandes jambes qui se font aller, douleur allégée d’fond d’saleté ingéré la veille. esprit un peu amer bousillé. mais parfum gigi aidera à calmer. anesthésiant bonne qualité. traverse les portes du hilton à même l’vélo, parce qu’il y a pas un plancher ciré qui changera l’fond irrespectueux d’un kaiser. demande au comptoir. veulent rien t’dire. râle parce qu’il y a encore artifice qui fait ravage dans l’bide. yeux qui cherchent, doigts qui textent. monsieurs fâchés, demande de sortir. révolte peut éclatée mais princesse arrive avec chevelure débraillée. y’a stopmotion qui survient. son sourire avant tout. grand plan, cadré droit. puis yeux qui changent en couleur mais restent en douleur. ah gigi. récolte bien l’aura fancypants du hilton sur ses joues. t'fais attraper. fait un brin plus le con langue tirée mais la suit dans endroit clos. restreins. échine appuyée sur la paroi du fond. tiens le guidon d’une main en zieutant reflet de magnifique femme postée là. y’a pas mots, juste dent sur chair des joues. bah t’es là pourquoi kai. souffle quand elle rompt le silence alors que yeux admirent les coins de l’ascenseur. c’trop vite quatre étages. trente ça aurait été bien. aurait fait comme dans les films. puis remarque même pas cordon et inconfort. comme dans une bulle. - dois avoir trouvé l’menu spécial caché top secret j’sais pas. hausse une épaule et regarde la porte s’ouvrir. y’a aucun de vous deux qui s’avancent. mais il y a orbes qui s’retrouvent. fraction de secondes suspendus un instant. enlevé de votre vie à tout jamais. alors que porte décide de se refermer par manque d’activité. retiens de justesse en t’élançant vers l’avant pour la forcer à s’ouvrir de nouveau d’une main qui n’a pas trouvé usage ailleurs. pousse ton deux roues à l’extérieur et attend, un pas de côté. t’ravales bulle dans la gorge. tousse dans le coude. t’es con. sait même plus avaler. - t’es ici d’puis longtemps ? qu’tu demandes d’une voix complètement déraillée. dur de revenir d’une toux sèche. c’est dur de revenir d’une vie sans gigi. ça existait ? t’existais ?

marmonne quelque chose, fait que rebondir sur bribes lâchées pour crever le silence, mais l'écoute pas Gigi. voit bien qu'il cause parce que mirettes fixent lippes. c'est pas le sweat que je veux. drogue douce alimente pensées téméraires. divagations de l'esprit. la peau du museau qui se plisse, le petit toc qu'on sait pas cacher, chicots mordilles coin de bouche parce que le sourire veut pas s'en aller. arrête de regarder comme ça bordel. mimines jouent avec ceinture peignoir. portes coulissent sur étage quatre. arrête de regarder oups atterrit dans ses yeux. si mouche vole on entend, si coeur s'anime aussi. il s'échappe et c'est tant mieux. chaussons brodés Hilton indiquent le chemin, clé sésame qu'on fait rebondir contre paume. - je sais plus. quelques semaines ? j'avais chopé un loft sur Airbnb, mais ça me foutait le mouron. j'viens ici quand j'me dis que les copains ont besoin d'espace. puis j'ai une espèce de passion pour le room service ... 455 en reliefs dorés placardés sur panneau de bois lustré en milieu de corridor à la moquette shampouinée. carte glisse, poignée cède, mademoiselle virevolte, écarte les bras grand pour accueillir monsieur. - bienvenu dans la Gigi Suite ! vous pourrez garer votre destrier dans le dressing juste derrière et vous débarrasser de vos chaussures pour enfiler ces merveilleuses pantoufles, vous verrez, c'est un délice pour la corne de pieds la plus résistante ! clic fait le loquet après que chambre les ait avalés tout rond. azur et ocre du sol au plafond. draps froissés sur matelas king size, coussins tassés tout du même côté sur giga sofa. écran plasma ronronne, bouteille de vin blanc entamée fait la sieste dans son seau de glace. ça renifle les herbes aromatiques bien que le cendrier soit en bord de fenêtre qui donne sur terrasse. boules de fringues et baskets colorées jonchent le sol ça et là. couvre-chefs, les fameux, dégueulent de valises ouvertes, jamais vraiment défaites. miroir de salle de bain encore flou de buée formée par glouglous du bain brûlant dans lequel la belle se coulait plus tôt. l'a le corps qui chauffe, starlette, mais se rappelle que petite culotte n'est pas tenue adéquate pour recevoir visite improvisée. - tu t'mets à l'aise, tu fais comme chez toi. J'ai plus de mini bar, mais j'peux appeler et te faire monter c'que tu veux si vin blanc c'est pas ta tasse de thé. secoue crinière du bout des doigts, se dit qu'elle trouve pas qu'il fasse tâche dans son paysage. voudrait planquer bicyclette pour qu'il reste. après tout l'en a un aussi, de canapé. puis de la place pour deux comme lui, même guiboles immenses dépasseraient pas. de la place pour deux tout court, d'ailleurs.

n’a pas l’ouïe attentive. bourdonne d’autres idées. d’voix automatisées. d’aveux numérisés. l’est g’lée que tu t’répètes. dit des choses que langue n’réalise pas. ou qu’cerveau veux crier ? t’es bien placé pour le savoir. pour l’vivre en répétition. en accéléré. oublié. neurones bousillées. t’as accouru comme chien devant os brandit, promis. t’es salement con. prétention minable , comme si tu pouvais réellement l'intéresser. ferme les yeux un instant. quand le corps cesse d’avancer. jointures blanchissent sur guidon. rattrape que passion room service. t’dis que c’est pas bien différent d’uber eats. sauf qu’il y a plats incrustés de talent sur le plateau, pas burger renversé dans sa boîte façon tableau picasso. fait lecture de la pièce et trouve normalité dans le lustré. gigi partout sur le plancher. et au fond, ça décoche c’qui a d’moins marqué comme sourire. ça flotte jusqu’à ce qu’attention réalise qu’a autre chose que visage parfait. a jambes douces qui dépassent de peignoir trop grand. tiens intimement beauté sous tissus chaud. avait plus la mort aux lèvres gigi dernière fois tu l’as vu cheveux humides comme ça. R É V E I L ! secoue la tête et peste un rire. - t’crois vraiment que j’ai la tête d’mettre des pantoufles ? t’as plus la tête à enlever des trucs. bouge carcasse vers le lieu désigné, mais laisse le vélo s’appuyer contre le mur. n’fais pas un pas de plus pour enlever chaussures mal lacées et les laisser près. reste chaussette. tiens tout le reste en place. casquette reste vissée visière vers l’arrière sur tignasse de plus en plus soyeuse. sweat reste là, barrière au coeur qui bat. l’remarque toujours qu’dans ces moments. moments gigi. impression d’la connaître depuis toute une vie gigi. ça t’tire le crâne parfois. ça crée des douleurs qu’ont jamais vu l’jour. fait du bien la starlette, pourtant. tu comprends rien. tu comprends pas pourquoi tu mets dix temps à bouger. à t’approcher. à t’flanquer près. où mirettes sont obligées de couler. viser plus bas alors que doigts se tendent pour effleurer l’matériel de la ceinture du peignoir. tire pas, curiosité sérieuse. - c’que j’veux est d’jà là. ça répond presque en secret. vérité qui coupe aussi fort qu’lorsque tu dis que tu t’aimes pas. peut pas nier l’un, ni l’autre. ça commence à aller d’concert. tambour résonne fort dans les tympans. relâche vêtement douillet pour déplacement du corps en biais. comme si quête voulait atterrir ailleurs. vers joint en fin d’vie ou bouteille de vin sans intérêt. y’a menton qui se lève, secondes à peine qui s’achèvent. et pas qui revient là. juste un, derrière. d’nouveau dans parfum princesse. mélange différentes arômes. et phalanges distales trouvent nouvelle douceur sur joues chaudes. c’est lent. mais tout en d’dans prend de la vitesse. et mots tombent sur lippes rapprochées. - t’vas tomber amoureuse gigi ? t’as pas pris l’temps d’faire comme chez toi. pas pris l’temps d’respecter l’moment. y’a propos qui a trouvé l’mordant idéal. et orbes admirent jumelles. et émotions tempêtes sur lit d’herbe.

un poil vaporeuse, Miss Hilton Suites. dit la faute à 420 mais cadavre de jus de raisin abandonné sur rebord de cuve encore pleine de mousse raconte autre chose. se dissout dans liqueur pour chasser les petites bêtes qui grignotent la tête. se dissout pour assassiner l'ennui. se dissout pour pas grand chose, bad habits se prennent plus vite encore qu'un coup de soleil. compagnie copains illusion de remède. depuis que s'est dispersée aux quatre vents, acolytes se comptent sur doigts d'une seule main. Osbern and friends choix premier, toujours. presque toujours. scroll scroll doigts courent sur clavier oups mauvais destinataire. c'est l'histoire qu'elle s'invente, Gigi, pour que Kaiser continue de rimer avec Tinder, un point c'est tout. se fabrique sa friendzone pour ne pas nager en eaux troubles. a déjà plus d'un orteil dedans et se convainc que museau ne finira pas dans la flaque. déblatère et puis fait mine de ramasser un peu les morceaux de garde-robe étalés au hasard de la chambre. demi tour pour balancer sweat dans bagage ouvert façon Michael Jordan, swish ça rentre et pas le temps de célébrer que se retrouve avec grand garçon planté juste devant. pelage blanc à ça de lui glisser des épaules s'il décide de faire sauter le noeud. mirettes baissées sur patoches qui tâtonnent. hé oh. le pense mais ça fait pas de bruit. c’que j’veux est d’jà là. puis s'en va. ? ? ? invisibles au dessus de caboche. fourmis dans les doigts, sous la plante des pieds qui dansent un peu dans pantoufles. lippes se détachent mais syllabes sont retenues à la frontière parce que patoches changent d'avis et s'amarrent aux pommettes. tout qui prend feu là dessous. putain de peignoir. question lâchée comme cheveux dans bol de soupe. palpitant trébuche. l'amorosa prise au piège. mayday - SOS - au feu - send help. sait pas comment se défaire d'étau incandescent. les voit bien qui s'ébrouent pourtant les red flags. gps dit marche arrière et y a tout qui beugle droit devant. les yeux noirs joli mensonge Gigi. dorés presque. en train de couler dedans. fait la maligne de l'autre côté de son écran, et puis ? - et puis merde. dans la langue de Molière avant de le choper par le col et de fondre sur ses lèvres.